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La Convention annuelle de la Commission européenne poursuit trois objectifs : améliorer la dimension sociale de l’Union européenne, lutter contre la pauvreté et réduire le chômage. Ses 5 ateliers interactifs ont permis de discuter ce que pourrait être un « pilier européen des droits sociaux » - une initiative récente proposé par la Commission.

Investissement social et Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI)

Les participants de cet atelier ont discuté des avantages - et des difficultés - liés à l’utilisation du nouveau Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI). Les interventions de John Halloran (ESN), de l’Association européenne des prestataires de services pour personnes en situation de handicap (l’EASPD), de la banque coopérative NewB et de la Direction Générale aux affaires économiques de la Commission européenne (DG ECFIN), ont permis d’élaborer des recommandations visant à relancer l’investissement dans le secteur des services sociaux. Parmi elles :

1) Améliorer l’accessibilité de l’EFSI grâce à des « guichets uniques » par exemple ;
2) Renforcer les capacités techniques des autorités locales et prestataires de services ;
3) Promouvoir la participation des professionnels des services sociaux dans les mécanismes existants afin que les fournisseurs de services financiers et de produits d’assurance comprennent les spécificités et besoins du secteur social.

Inclusion active et marchés du travail inclusifs

Alfonso Lara Montero, directeur des politiques de l’ESN, a présenté les conclusions de l’atelier sur l’inclusion active, un objectif qui doit être clairement énoncé et inclure le plein accès aux services de protection sociale. La Commission a été appelée à mieux impliquer les autorités et autres acteurs du niveau local, par le biais de partenariats entre les secteurs public et privé ou la coopération renforcée avec les employeurs.

L’instauration d’indicateurs et de méthodes inspirées du benchmarking ont été mentionnées comme pouvant aider les Etats membres à agir, et à évaluer la qualité de leurs politiques et leurs services en faveur de l’inclusion active.

Le rôle des prestations sociales a fait débat : doivent-elles représenter avant tout un filet de sécurité, ou bien une invitation à (re)trouver un emploi ? Malgré ces divergences, les participants se sont prononcés en faveur d’une approche intégrée de l’inclusion active, qui ne se limite pas à l’accès au marché du travail mais inclue également l’accès aux services de protection sociale.

Evènement parallèle ESN-Eurocities-Eurodiaconia

Cet événement a vu la présentation de stratégies locales pour assurer l’inclusion des personnes les plus éloignées du marché du travail, en lien avec la Recommandation du Conseil sur le chômage de longue durée (2016). Du côté d’ESN, Agneszka Pasek a présenté la stratégie du Gloucestershire en faveur de l’emploi, de l’inclusion et de la qualité de vie des personnes handicapées mentales. Dans ce comté situé à l’ouest de l’Angleterre, leur taux d’emploi est de 18.3%, contre 7% au niveau national. Cette stratégie, étalée sur 10 ans, a été co-produite avec les usagers et prévoit des stages et des consultations régulières avec les usagers, leurs représentants et des entreprises sociales – un exemple efficace et peu couteux qui pourrait aisément être appliqué à d’autres localités.

Conclusion

Par sa participation à la Convention annuelle pour la croissance inclusive, ESN a contribué à enrichir le débat sur l’inclusion active en soulignant l’importance d’adopter des approches intégrées en faveur de la participation sur le marché du travail, en particulier au niveau des prestations sociales et des services. ESN a apporté sa vision quant à l’utilisation du fonds pour les investissements stratégiques en faveur des services sociaux, dans une période de grande instabilité financière. L’ESN contribuera prochainement à la consultation européenne sur le pilier des droits sociaux et son articulation avec la Stratégie Europe 2020.